Comment les syndicats de l’agriculture intensive profitent de la panique sur l’approvisionnement causée par la guerre en Ukraine pour faire reculer les progrès européens vers une agriculture plus écologique...
Le projet de loi d’orientation agricole veut consacrer la « souveraineté alimentaire » comme intérêt majeur de la France. Une formule qui cache une bataille entre deux visions de l’agriculture, paysanne ou industrielle.
Dépénalisation de certaines atteintes à l’environnement, réautorisation de pesticides et souveraineté alimentaire érigée au rang "d’intérêt fondamental de la Nation", la transition agricole passe davantage par une dérégulation massive qu’une réflexion poussée pour aller vers des pratiques plus durables, résilientes et rémunératrices pour les agriculteurs.
Si cette loi était votée lors de son passage à l’Assemblée prévu avant l’été, c’est toute la logique instaurée en 2021 par la loi Climat et résilience qui disparaîtrait. La proposition de loi Trace, sous couvert d’accompagner les élus locaux et de prendre en compte les besoins énergétiques, industriels et de logement, ne fait rien d’autre qu’attaquer une réglementation environnementale cruciale.