"20 ans de Terre d’Union" journée du 3 octobre

Plus d’un an que nous attendions cette journée et nous y voilà. Nous avons réussi à faire venir Stéphane LINOU, spécialiste des questions de sécurité alimentaire, qui nous a proposé de réaliser son fameux « défi locavore et bas carbone® » avant de proposer une conférence grand public sur son thème de prédilection : "Résilience alimentaire et sécurité nationale".

« Défi locavore et bas carbone® » aux Petites Cantines

Gros défi en effet que de répondre aux exigences du cahier des charges transmis par Stéphane. En résumé il faut que le repas

  • soit constitué au minimum de 3 plats,
  • que tous les produits utilisés soient de saison et proviennent d’au maximum 51 kms autour d’Annecy,
  • que le tout soit un repas chic et pas cher (montant des achats inférieur à 9,50 € par personne)
  • et bas carbone (inférieur à 1,6 kg eq CO² par personne).

Petit retour en arrière.

Pour le chic nous ne nous sentions pas suffisamment compétents et avons décidé de faire appel à un restaurateur d’Annecy (le restaurant Galopin, 3 quai des Cordeliers).
C’est avec enthousiasme et générosité que Léa et Julien ont répondu favorablement à notre sollicitation et décidé de nous aider à relever le défi.
Le menu a pris corps directement au restaurant, où Julien nous a proposé plusieurs plats, qu’il met lui-même à sa carte. Rendez-vous a été repris pour venir les déguster et en profiter pour lui poser toutes les questions nécessaires sur la manière de les réaliser. Merci !!


L’idée générale était de réaliser 4 plats avec des associations pour chaque plat de cru et de cuit pour un même produit (exemple pour le chou ou la potimarron) et de mélanger du sucré et du salé (exemple poire et courge).

Dit ainsi ça pouvait apparaitre comme aisé mais quand on y ajoute les contraintes de distance de provenance des produits, les choses se compliquent...pas de sel, de sucre, de café, de fruits exotiques...
Et c’est là où les expérimentations réalisées par Nadia et Charlène ont pris toutes leur valeur...mais nous n’allons pas divulguer tous les secrets...

Avoir vu réaliser les plats par Julien ne suffisant pas, il a fallu s’exercer à la maison, et prendre conscience de la quantité de préparations à effectuer ! Un grand merci donc, aux Petites Cantines, et particulièrement Alexis, qui nous auront accueillis dès le jeudi après-midi pour commencer à réaliser quelques préparations.
Car qui dit « œuf mimosa et son houmous » dit en réalité :

  • Faire tremper les pois chiche la veille
  • Réaliser le houmous
  • Faire cuire les 45 œufs pour qu’ils soient durs
  • Réaliser la mayonnaise (sans moutarde !)
  • Ecaler les œufs
  • Couper de petits cerneaux de noix
  • Dresser l’assiette
    Liste de tâches à effectuer que l’on multiplie avec le nombre de composantes du repas.

Et nous voici donc le vendredi 3 octobre au matin et une équipe de 10 cuisiniers amateurs commençaient à faire chauffer les gamelles et jouer du couteau sur tous les produits que nous avions approvisionnés depuis une bonne semaine auprès des fournisseurs locaux.
Une vraie ruche !!!








Rapidement les plats ressemblaient en tout point à ce que nous avions prévu avec Julien.



Et tout était prêt comme prévu à midi et le restaurant pouvait accueillir ses 40 convives !
Même la déco n’avait pas été oubliée.
Et voici le menu dévoilé :


Bien sûr avant de passer à la dégustation, Stéphane Linou a reprécisé à tous le concept de son Défi locavore et bas carbone® pour lequel il fêtait le 96ème numéro.

Et d’insister sur les prouesses réalisées par l’équipe de "Terre d’Union and Co" : quatre plats et non pas trois, le respect de la distance, du coût des matières premières, du bilan carbone. Et comme cela aurait été trop simple l’équipe locale a rajouté la contrainte de n’utiliser que des produits BIO. Bravo !!!
L’équipe est même allée jusqu’à proposer en guise de café (non autorisé de part sa provenance) une infusion de racines de pissenlit torréfiées accompagnée d’une crème fouettée infusée à la reine des prés. Boisson dont le goût se rapproche beaucoup du café et qui a été unanimement appréciée. Bravo Nadia !

Provenance des produits utilisés :

Avec un coût par personne de 6,26 € et une empreinte carbone de 1,58 kg eq CO².

DEFI REUSSI !!!

L’idée était aussi d’insister sur la difficulté de réaliser ce défi eu égard à l’offre locale insuffisante. Le Grand Annecy a une autonomie alimentaire inférieure à 1 % et donc 99 % des produits consommés proviennent d’autres territoires. Terre d’Union est fortement engagée pour qu’une agriculture diversifiée se mette en place et œuvre auprès du Grand Annecy via le Projet Alimentaire Territorial (PAT) pour améliorer l’autonomie alimentaire.

Et maintenant place aux dégustations.
Un vrai régal pour les yeux et pour le corps !!!

Conférence grand public de Stéphane LINOU

Le rendez vous avait été donné à 19h30 à la salle des convivialités de la mairie de SEYNOD.
Plus de soixante personnes ont répondu à l’invitation.


Stéphane Linou a déroulé sans note son exposé dans lequel il a insisté sur les risques que courrait une collectivité locale si elle se trouvait confrontée à une catastrophe rendant impossible la distribution de denrées alimentaires. Et aujourd’hui personne n’est en mesure de garantir que cela ne pourra jamais se produire (cyber attaques par exemple).
Il est donc indispensable pour elle de faire figurer dans les PCS (Plans communaux de Sauvegarde) et les PCSi pour les intercommunalités le risque de rupture de flux alimentaires et de réfléchir aux mesures à mettre en œuvre pour en amortir les effets.
Parmi les actions possibles figurent bien entendu

• la constitution de stocks individuels (kits d’urgence),
• mais aussi à l’échelle d’un quartier le recensement des équipements et des ressources qui pourraient être mis en commun
• et bien sûr aussi la nécessité de diversifier l’agriculture locale avec comme objectif une meilleure autonomie alimentaire.

Et d’insister sur la responsabilité de la commune d’informer la population et de prévoir des réponses efficientes.
Ce thème a manifestement bien accroché le public qui a posé de nombreuses questions au conférencier.
Et comme il est de tradition une si belle soirée ne pouvait pas s’achever sans un casse-croute bio et local offert par terre d’Union. Fromages, légumes, terrines, pommes, jus de fruits...

Bonne chère et bonne ambiance si bien qu’à 23h00 nous avons dû mettre fin aux échanges et garder un peu d’énergie pour la longue journée du 4 octobre qui nous attendait.

Publié le 8 octobre 2025